Les temples d’Abou Simbel se situent au sud de la ville d’Assouan, sur le lac Nasser. Le temple de Ramsès II fut apparemment découvert par Ludwig Borchardt en 1813, mais c’est Giovanni Belzoni qui, en 1817, y pénétra le premier.

Le pharaon Ramsès II fit construire les deux temples : l’un pour lui et à la gloire de l’Horus vivant, l’autre pour sa femme Nefertari et à la gloire d’Hathor. La datation de ces temples n’est pas connue avec certitude, mais il semblerait que la décoration du temple de Ramsès II ait été achevée vers l’an 34 de son règne. Nous ignorons également à quel moment les temples furent définitivement abandonnés et envahis par le sable.

Le temple de Ramsès II est un temple rupestre (creusé dans le rocher) de 63 mètres de profondeur. Sur sa façade, les quatre colosses à l’effigie de Ramsès II mesurent vingt mètres de hauteur afin d’être visibles depuis le Nil. Dans le sanctuaire du temple, situé au plus profond de celui-ci, quatre statues prennent place : celles de Ptah, Amon, Ramsès et -Horakhty. Deux jours par an uniquement, les rayons du soleil pénètrent jusqu’au fond du temple pour transmettre par ses rayons son énergie aux statues divines.

Le temple de Nefertari est également un temple rupestre, mais il s’agit du premier temple dédié à une reine où la façade est ornée de statues de la reine aussi grandes que celle du roi. Six colosses royaux prennent place : quatre à l’effigie de Ramsès II encadrent deux représentations de la reine.

Lorsqu’en 1959 la construction du haut barrage d’Assouan fut annoncée, vingt-quatre temples antiques se retrouvèrent menacés par les eaux. Cette disparition programmée suscita une vive émotion dans l’opinion internationale et le 8 mars 1960, sous l’égide de l’Unesco, un appel solennel fut lancé aux États et aux peuples afin de sauvegarder les temples. Les fonds réunis permirent alors le sauvetage de 14 temples, dont ceux d’Abou Simbel. Les travaux débutèrent en août 1965 : il fallut découper en immenses blocs les deux temples pour les remonter cent mètres au-dessus de leur emplacement originel, tout en respectant parfaitement leur orientation afin que le soleil puisse toujours venir caresser de ses rayons les statues divines du sanctuaire du temple de Ramsès II.