Situé à Saqqarah, à proximité du Caire, le complexe funéraire de Djoser est un édifice majeur dans l’évolution des complexes funéraires royaux. En effet, malgré des progrès indiscutables effectués sous les deux premières dynasties, les tombes sont toujours édifiées en briques crues. Avec le complexe funéraire de Djoser apparaît deux grandes innovations : l’utilisation quasi exclusive de la pierre de taille et la pyramide à degrés. L’ensemble de l’ouvrage fut réalisé par Imhotep, premier ministre, grand prêtre d’Héliopolis et architecte. Le complexe de Djoser fait partie de l’un des monuments les plus visités d’Égypte et cela a été rendu possible grâce au travail acharné de l’égyptologue Jean-Philippe Lauer, qui a passé sa vie à redonner à ce site sa splendeur ancienne. Le complexe était entouré d’une vaste enceinte bastionnée de plus de 10 mètres de haut qui délimitait une aire de 15 hectares. Une fois l’enceinte franchie, le visiteur pénètre dans la cour et au centre de celle-ci prend place la célèbre pyramide à degrés qui recouvre le tombeau royal. Cette architecture toute particulière ne fut pas conçue d’emblée : un premier mastaba fut construit et après deux transformations celui-ci ressemblait à un vaste massif trapézoïdal ne s’élevant qu’à 8 mètres de hauteur. Imhotep, qui souhaitait marquer au loin l’emplacement du tombeau royal, décida alors de dresser, sur ce mastaba, un gigantesque escalier. Le nouveau monument, après plusieurs transformations, compta alors six gradins et s’élevait à 60 mètres de hauteur. Le genre pyramidal était créé et l’appartement funéraire fut placé au-dessous, au fond d’un puits de 28 mètres. L’autre réalisation étonnante d’Imhotep est le complexe monumental qui entoure la pyramide. Celui-ci se compose de différents espaces spécifiques dont le plus surprenant est la cour du « Heb-Sed », qui est la figuration du cadre architectural de la fête jubilaire du roi. Cette fête, qui avait lieu la première fois après les trente premières années de règne du pharaon, avait pour objectif de montrer au peuple égyptien que le pharaon était dans la capacité de gouverner le pays. Ce dernier devait, de manière symbolique ou réelle, prouver sa puissance physique afin d’être réintronisé dans ses fonctions de pharaon. Les édifices de cette cour, en pierre de taille, ne sont pas accessibles et ont été uniquement construits dans un but symbolique.

Alors qu’à cette époque les édifices de la vallée du Nil étaient construits en briques crues, il ne fait aucun doute que l’œuvre de Djoser exerça une influence capitale sur l’art de bâtir en pierre.